Illustration de l'immobilier d'entreprise

Immobilier d’entreprise : quelles perspectives pour le secteur à la rentrée ?

La pandémie a profondément bouleversé l’économie, semblant n’avoir épargné que très peu de secteurs d’activité. L’immobilier a pris de plein fouet l’impact de l’arrêt de l’activité au plus fort de la crise.

Après un sursaut des indicateurs à la suite du déconfinement, qu’en est-il aujourd’hui pour l’immobilier d’entreprise ? Au-delà des impacts financiers, le Covid a rebattu les cartes des modes de travail qui tendaient déjà à se transformer, incitant également les entreprises à envisager différemment leurs espaces de travail.

Etat des lieux et perspectives du secteur de l’immobilier d’entreprise.

Indicateurs immobiliers : des hauts et des bas

Evolution de l'indice des prix des actifs immobiliers de l'immobilier d'entreprise
Evolution du nombre de transactions de l'immobilier d'entreprise

Le marché de l’immobilier n’a pas eu à attendre la pandémie pour connaître des aléas. En effet, ce segment de l’économie est relativement instable et n’était déjà pas au meilleur de sa forme avant l’arrivée du nouveau coronavirus. Le segment spécifique de l’immobilier d’entreprise, n’a pas non plus été épargné.

En se référant aux indicateurs immobiliers trimestriels, publiés conjointement par Bank Al Maghrib et l’ANCFCC (Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie), on constate des tendances baissières depuis le début de l’année 2019. Ce constat se fait aussi bien sur le nombre de transactions, que sur l’Indice des Prix des Actifs Immobiliers (IPAI). On note tout de même que ce dernier a connu quelques soubresauts au cours de cette même année.

Bien entendu au plus fort de la crise, les indicateurs ont chuté à des niveaux très important, notamment en ce qui concerne le nombre de transactions. Ainsi, aux premier et deuxième trimestres, les transactions ont régressé respectivement de 22,3% et 57,2% par rapport aux mêmes trimestres 2019.

Dès le déconfinement, ces mêmes indicateurs sont immédiatement repartis à la hausse, incitant à l’optimisme des professionnels du secteur de l’immobilier d’entreprise. Mais depuis, les hausses et les baisses se succèdent, pouvant laisser les observateurs perplexes…

En effet, à l’issu du deuxième trimestre 2021, le NPAI enregistrait une baisse de 7,3% par rapport au trimestre précédent et de 4,9% par rapport au même trimestre 2020. Le nombre de transactions a, quant à lui, chuté de 20,7% par rapport au trimestre précédent. Il reste toutefois presque 2 fois supérieur à celui de l’année précédente.

Difficile, donc, d’identifier des tendances à partir de ces indicateurs qui restent instables. D’autant que, au-delà des chiffres, la pandémie a changé les habitudes de travail et, logiquement, les besoins en termes d’espace de travail.

Bouleversement des modes de travail

En effet, la pandémie et les mesures de restriction qu’elle a entraînées, ont imposée de nouveaux modes de travail. Ainsi, pour tous les domaines dans lesquels cela a été possible, le télétravail est devenu, pendant quelques semaines au moins, le mode de travail unique pour des milliers de travailleurs.

Si depuis l’assouplissement des règles sanitaires, nombreux sont ceux qui ont repris le chemin du bureau, il n’en demeure pas moins que cette étape « télétravail » a laissé une empreinte aussi bien du côté des salariés que des employeurs.

Pour autant cela va-t-il impacter durablement le marché de l’immobilier d’entreprise ? Difficile à dire, mais il semble que la situation actuelle en soit plutôt au statut quo.

Le dernier sondage effectué par Carré Immobilier sur LinkedIn l’illustre assez bien : 83% des répondants n’ont pas changé de local à la suite de la pandémie.

résultats du sondage sur les espaces de travail et la crise sanitaire

Quelles perspectives pour le secteur de l’immobilier d’entreprise ?

S’il est difficile de se prononcer sur l’avenir, il est certain que la pandémie a eu un impact fort sur la perception des bureaux. Cela va probablement renforcer ou accélérer des tendances profondes en matière de local, qui au-delà d’un simple espace de travail devient un véritable outil de management et un levier de performance de l’entreprise.

Mais qu’en sera-t-il de l’évolution de la demande en matière de bureaux ? Là encore, faire des projections n’est pas chose aisée.

Si l’on en revient aux chiffres, sur le périmètre spécifique des bureaux dans la capitale économique du Royaume, c’est un véritable séisme qu’a connu le marché en 2020. En effet, selon StatImmo, la demande en termes de m2 en location a chuté de 68,5%, passant de 46.004m2 en 2019 à 14.515 l’année suivante. Quant à l’acquisition, une unique transaction a été enregistrée par les acteurs du GIE. Une pente vertigineuse qui va être difficile à remonter. Les professionnels du secteur sur le terrain s’accordent d’ailleurs à dire que la reprise tarde à se faire sentir.

Une demande qui se fait attendre et des besoins qui ont changés en profondeur. A travers la proptech notamment, ou encore la mise en place de politique de « flex office », il s’agit désormais pour les entreprises de mettre en place de vraies stratégies workplace, afin de créer de la valeur.

Les professionnels de l’immobilier d’entreprises doivent donc dès aujourd’hui être en mesure d’accompagner les clients dans ces nouvelles attentes et se tenir prêts pour la reprise tant attendue.