Il y a quelques semaines l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL), en collaboration avec l’Observatoire Marocain de la Compétitivité Logistique (OMCL) a publié les résultats de son enquête sur l’immobilier logistique au Maroc.
Cette dernière nous offre un état des lieux détaillé de la situation actuelle dans le Royaume. Passons en revue les éléments clés de cette étude.
Selon le rapport, la surface totale de l’immobilier logistique du Royaume s’élève à 20,5 millions de m² répartis entre 13.000 unités logistiques. Ces dernières comprennent, par ordre de grandeur, des entrepôts non frigorifiques, des terrains de stockage à l’air libre, des entrepôts frigorifiques, des silos et, enfin, des cuves et citernes.
Le rapport fait apparaitre une concentration claire sur l’axe Tanger – Casablanca. En effet, plus de la moitié de la surface entrepôts couverts se situe dans la région Casablanca- Settat. En y ajoutant les régions Tanger-Tetouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra, l’axe représente ¾ de la surface totale des entrepôts couverts.
En outre, il apparait que plus des 2/3 des surfaces dédiées au stockage se situent en zones industrielles et tertiaires. Toutefois, le rapport mentionne un déficit dans les périphéries des villes.
Si l’enquête démontre une faible implantation à proximité des voies ferrées (moins de 5%), l’immobilier logistique semble globalement bien connecté aux autres modes de transports. En effet, 67% des unités logistiques sont à moins de 5km d’une autoroute et 60% à moins de 50 km d’un port. Un quart des unités se trouve à moins de 50km d’un aéroport national.
L’externalisation de l’entreposage est globalement peu pratiquée. Elle concerne 22% des Grandes Entreprises avec en tête les multinationales implantées au Maroc et les secteurs émergents. Les PME quant à elles sont beaucoup plus frileuses en la matière puisque 5% d’entre elle ont recours à cette pratique. Une des explications avancées par l’AMDL est le degré limité de maturité logistique. Pourtant, le rapport démontre l’impact positif de l’externalisation sur le niveau de productivité. Il s’agit donc d’un levier encore trop peu exploité.
Pris sous le prisme sectoriel, les secteurs du Commerce, de la Distribution et de l’Industrie semblent moins enclins à externaliser.
L’offre logistique d’entrepôts couverts (frigorifiques et non frigorifiques) est constituée en majorité d’entrepôts de petites superficies. En effet, la surface moyenne par entrepôt au Maroc est de 1.360 m². De plus, près de 60% d’entre eux comptent moins de 1.000 m².
Le parc constitué de 92% d’entrepôts de classe C est relativement récent avec pour près de la moitié une ancienneté inférieure ou égale à 10 ans. Les entrepôts exploités pour autrui sont globalement plus récents avec une ancienneté moyenne de 12 ans contre 16 ans pour les entrepôts exploités pour compte propre. Le rapport souligne également la nécessaire mise à niveau pour répondre aux standards internationaux. Il met également en avant un taux d’équipement insuffisant ainsi qu’un potentiel de stockage sous-exploité en hauteur.
Cette enquête qui vient combler un manque de data et d’information sur l’immobilier logistique au Maroc permet de confirmer un développement relatif du secteur. Ce dernier est porté par une volonté politique du gouvernement marocain qui a fait de la logistique un secteur prioritaire et a mis en place une stratégie nationale pour le développement du secteur.
La majeure partie du marché de la logistique au Maroc est encore internalisée, c’est-à-dire que les entreprises gèrent elles-mêmes leurs opérations logistiques. Cependant, on observe une tendance croissante à l’externalisation, notamment de la part des grandes entreprises qui n’ont pas les ressources nécessaires pour gérer en interne leur logistique.
Plusieurs facteurs favorisent cette tendance :
Cependant, l’externalisation n’est pas une solution miracle et il est important de bien analyser ses besoins avant de prendre une décision.
Voici quelques éléments à prendre en compte :
En conclusion, le secteur de la logistique au Maroc est en pleine expansion et offre de nombreuses opportunités. L’externalisation est une tendance croissante, mais il est important de bien analyser ses besoins avant de prendre une décision.
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