L'efficacité énergétique des bâtiments : illustration

L’efficacité énergétique des bâtiments, quésaco ?

Le thermomètre monte, la facture aussi ! Dans un contexte mondial qui connait une inflation galopante, des réserves d’énergies fossiles qui se vident, et un réchauffement climatique qui ne cesse de croitre, la consommation énergétique est désormais un sujet de premier plan.

Au Maroc, selon l’AMEE (Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique), « la consommation annuelle en énergie s’élève en moyenne à 0,5 tonnes équivalent pétrole par habitant et augmente de 4,3% chaque année ».

Toujours selon la même source, le secteur du bâtiment fait partie des plus énergivores avec une consommation allant jusqu’à 33%. L’efficacité énergétique des bâtiments est donc un sujet majeur au niveau mondial, mais également pour le Royaume.

Tour d’horizon de ce sujet qui constitue un réel levier dans la maîtrise de notre consommation énergétique.

Efficacité énergétique des bâtiments : de quoi parle-t-on ?

Quand on évoque l’efficacité énergétique des bâtiments on fait référence au rapport entre l’énergie produite et celle qu’ils consomment.

Les constructions qu’elles soient professionnelles ou résidentielles, consomment une grande partie de la production d’énergie. En outre, les scientifiques et experts s’intéressant au sujet ont remarqué qu’une l’énergie produite servant à alimenter les aliments est en partie gaspillée.

C’est de ce constat que sont nées un certain nombre de lois et de normes. Au Maroc, le gouvernement a adopté une stratégie nationale visant à réaliser une économie d’énergie d’environ 20% à l’horizon 2030. Le Royaume a notamment élaboré le Règlement Général de Construction qui fixe les règles de performances énergétiques des constructions.

L’objectif de cette réduction de la consommation est double : elle répond, d’une part, à un enjeu économique de plus en plus important dans le contexte actuel ; d’autre part, il s’agit de diminuer les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Quelles solutions pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments ?

Pour améliorer et optimiser la consommation énergétique des bâtiments on distingue deux grandes familles de solutions : celles dites « passives », celles dites « actives ».

Les solutions « passives »

Il s’agit de diminuer la consommation énergétique des matériaux et des équipements. Cela concerne principalement l’architecture et l’équipement de bâti. On va faire en sorte que celui-ci subisse le moins possible les variations thermiques extérieures.

Plusieurs paramètres y contribuent, notamment l’orientation du bâtiment, son étanchéité ou encore son isolation thermique.

Les équipements ont également leur rôle à jouer. On optera pour des systèmes plus performants qui émettent moins de gaz à effet de serre comme des pompes à chaleurs ou des chaudières à condensation et basse température.

Autrement dit, quand on parle de solutions passives, on parle en fait de solutions d’optimisation permettant de réduire les pertes techniques et de l’utilisation d’équipements à faible consommation d’énergie. On estime que des économies de 5 à 15% peuvent être obtenues par la mise en œuvre de ces solutions.

Les solutions « actives »

On parle ici de systèmes technologiques intelligents permettant d’optimiser à la fois les flux et les ressources. Il s’agit par exemple des thermostats d’ambiance ou encore des systèmes de mesure des consommations. En bref, des outils qui mesurent, contrôlent et régulent les échanges d’énergie en continue afin d’éviter les consommations superflues.

Il ne s’agit plus d’optimiser mais bien de piloter en temps réel la consommation.

• L’exemple de la GTB :
La GTB ou Gestion Technique du Bâtiment a pour objectif de superviser de façon globale et intelligente l’ensemble des installations techniques d’un bâtiment : chauffage, ventilation, climatisation, électricité, éclairage, systèmes de sécurité, etc.

Pour un résultat optimum, l’ensemble des différents systèmes utilité doit être cohérent. C’est l’une des missions de la GTB qui connecte les équipements techniques d’un bâtiment dans le but de sécuriser, maitriser et mieux gérer la consommation.

Des exemples de bâtiments écoresponsables

S’il y a encore du chemin à faire, bon nombre de bâtiments dans le monde font figure d’exemple en matière de construction durable et d’efficacité énergétique des bâtiments.

En voici trois :

The Edge, Amsterdam

Ce bâtiment, siège du célèbre cabinet Deloitte, inauguré en 2015 a été élu « bâtiment le plus vert du monde » par le britannique Building Research Establishment.

Équipé de panneaux solaire ainsi que de systèmes de géothermie et de récupération des eaux, l’immeuble est doté de 28 000 capteurs connectés permettant aux occupants de régler la température et l’éclairage depuis une application mobile.

The Edge, siège de Deloitte : exemple de l'efficacité énergétique des bâtiments
Burj Al Taqa à Dubaï est un exemple de l'efficacité énergétique des bâtiments

Burj Al-Taqa, Dubaï

La ville des Émirats est bien connue pour son gigantisme et sa démesure. Parmi tous ces bâtiments hors du communs se trouve Burj Al-Taqa aussi connue sous le nom de « Dubaï Energy Tower », une éco-tour autonome.

Elle intègre des techniques de ventilation traditionnelle inspirées de l’architecture traditionnelle arabe. A l’aide de l’énergie éolienne et solaire, le gratte-ciel produit 100% de ses besoins énergétiques. Afin de garder une bonne qualité d’air, 6 jardins suspendus jalonnent l’immeuble.

Villa Janna, Marrakech

L’écolodge, primé par les Terra Awards en 2016, est le plus grand complexe éco-responsable en terre crue d’Afrique.

La construction en terre offre une bonne inertie thermique, un rafraichissement naturel des locaux ainsi qu’une isolation phonique.

Villa Janna utilise les énergies renouvelables : traitement des eaux, énergie solaire, recyclage des déchets et permaculture. En ce qui concerne l’irrigation, une station de traitement des eaux grises et noires permet de réutiliser l’eau. De plus, un double circuite d’alimentation a été installé afin de limiter la consommation de l’eau potable.

Un mot d’ordre sur le site : une exploitation raisonnée et raisonnables des ressources.

Photo de la Villa Jana, écoconstruction à Marrakech, Maroc

L’efficacité énergétique est sur le devant de la scène et est appelé à y rester. D’autant plus qu’au-delà de faire baisser la facture et d’être plus écologique, elle a également un impact sur le bien-être des occupants ainsi que sur la valeur du bien !